Dix questions à José Luis Trullo

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Pouvez-vous vous présenter très brièvement?

Mon nom est José Luis Trullo. Je suis éditeur et je dirige Libros al Albur. Je coordonne également différents sites El Aforista, Microfilias, Uroboro, Dbibliofilia et Biblias, entre autres.

D’où vient votre intérêt pour la brièveté en littérature?

Je crois que ça remonte au temps où j’étais étudiant à l’université, quand je soulignais et retranscrivais les phrases des livres que je lisais. Par la suite, je n’ai jamais pu arrêter. Le premier livre de ce genre que j’ai lu, c’était à 22 ans, et c’était le Poids du monde de Peter Handke qui m’a beaucoup marqué.

Quand avez-vous créé le site El Aforista ? Pour quelles raisons?

Cela fait maintenant un an et cinq mois que j’ai créé El Aforista. Je venais de terminer d’éditer l’anthologie des Aphoristes espagnols vivants et il m’a semblé opportun de prolonger le travail de diffusion de ce genre avec un site qui lui serait consacré.

Comment voyez-vous le futur de El Aforista? Avez-vous des idées de développement pour ce site?

El Aforista est un site qui réunit des auteurs classiques et contemporains, ainsi que des interviews et des recensions. Il est attentif à l’actualité sans y être pour autant soumis. Dans les prochains mois, nous avons prévu de publier au format ebook une sélection des meilleurs auteurs que nous avons fait connaître sur le site.

En Espagne, actuellement, l’aphorisme est-il connu comme genre? Y-a-t-il beaucoup d’écrivains contemporains qui le pratiquent?

À mon avis, il y a quelques années, l’Espagne a vécu une certaine « bulle aphoristique ». C’est un genre que des écrivains qui se consacraient jusqu’alors à la poésie ou à l’essai commencent à aborder. Les collections d’aphorismes prolifèrent, et nous avons même un Prix International dédié à ce genre. Je trouve ça plutôt bien.

Selon vous, quelles sont les raisons qui expliquent le goût actuel pour l’aphorisme en Espagne?

En ce moment, c’est surtout un phénomène de mode. Mais il faut reconnaître que l’aphorisme a connu d’illustres représentants en Espagne, bien que moins qu’en France. L’essor des réseaux sociaux favorisent sûrement ce goût pour l’expression courte et apodictique. Il est encore trop tôt pour savoir ce qui restera de tout ça dans quelques années.

Quels sont vos aphoristes espagnols contemporains préférés ?

En ce moment, c’est Ramon Eder, que je considère comme le grand patriarche du genre, et Leon Molina, un auteur mature qui vient de publier son premier livre.

Et pour le vingtième siècle ?

Pour le vingtième siècle, je pense à Juan Ramon Jimenez et Carlos Edmundo de Ory (tous deux poètes) qui continuent de m’étonner à chaque fois que je les relis.

Quels sont vos aphoristes étrangers préférés ?

Pour les classiques, Joseph Joubert. Pour le vingtième siècle, Elias Canetti et E.M. Cioran.

Pour terminer l’entretien, quel est votre aphorisme favori, le premier qui vous vient à l’esprit?

« Nous sommes ce que nous faisons de ce que les autres ont voulu faire de nous » (J. P. Sartre). Je le considère presque comme une devise de vie. Un mot d’ordre à retenir.

Pour les plus hispanophones d’entre vous, vous pouvez consulter le très éclairant site El Aforista ainsi que le site Libros al Albur et également réagir à cet entretien en laissant un commentaire. A bientôt pour un nouvel article !

  • 29 juin 2016
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